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La plus haute juridiction française a décidé que le pays pouvait juger des suspects étrangers en vertu du principe de compétence universelle. La décision permet des enquêtes sur deux Syriens accusés de crimes de guerre arrêtés en France.
La décision a été bien accueillie par les groupes de défense des droits qui ont déclaré qu’elle aurait également un impact significatif sur des dizaines d’autres cas concernant une série de conflits à travers le monde.
“La Cour reconnaît le principe de compétence universelle de la justice française dans deux affaires concernant la Syrie”, a déclaré la Cour de cassation dans un communiqué.
cas français
La décision autorise la poursuite des enquêtes dans les affaires contre l’ancien soldat syrien Abdulhamid Chaban et Majdi Nema, un ancien porte-parole du groupe islamiste Jaysh al-Islam.
Chaban a été accusé de complicité de crimes contre l’humanité, tandis que Nema est accusé de torture et de crimes de guerre
Chaban a été arrêté en France en 2019, tandis que Nema a été détenu lors d’un voyage d’études dans la ville méridionale de Marseille.
Tous deux nient les accusations.
Ils ont tous deux tenté de faire valoir qu’ils n’auraient pas dû être inculpés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité car ces crimes n’existent pas dans la législation de leur pays.
La Syrie n’a jamais ratifié le Statut de Rome, le traité fondateur de la Cour pénale internationale qui définit les deux crimes.
Juridiction
Le tribunal a toutefois jugé qu’il n’était pas nécessaire que “les infractions de crime contre l’humanité ou de crime de guerre soient décrites à l’identique par les lois du pays étranger” pour que les enquêtes se poursuivent.
Neuf groupes de défense des droits, dont Human Rights Watch, Amnesty International et Reporters with Borders, ont salué la décision dans une déclaration commune.
“Ces décisions permettent aux victimes – qui n’ont aucun recours à la justice dans leur pays ni à la Cour pénale internationale – de saisir la France pour lui permettre de jouer un rôle important dans la lutte contre l’impunité”, a déclaré Jeanne Sulzer, d’Amnesty International. France.
(fils de presse)