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Partisans et opposants à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie – dont le futur statut doit être négocié avec le gouvernement français – devraient se rendre à Paris le mois prochain pour des entretiens.
La rencontre a été annoncée lundi par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en un entretien avec un quotidien conservateur Le Figaro. Il revient sur sa visite de trois jours sur le territoire pour évoquer son devenir institutionnel.
Les Néo-Calédoniens ont voté pour rester français lors d’un troisième et dernier référendum en décembre 2021, mais le mouvement indépendantiste FLNKS a refusé de reconnaître le résultat.
Darmanin a déclaré que le FLNKS avait déjà accepté l’invitation de la Première ministre Elisabeth Borne à “venir à Paris mi-avril pour une dizaine de jours”, ajoutant que les partis loyalistes avaient également été invités à y participer.
Cette décision représente un progrès après qu’une tentative antérieure de lancer des discussions sur le statut de la Nouvelle-Calédonie a été rejetée par les indépendants en octobre.
Boycott du référendum
Les partisans de l’indépendance de l’archipel ont boycotté le troisième référendum d’autodétermination en raison de la crise du Covid-19. Ils contestent la légitimité du scrutin, au cours duquel 96,5 % des personnes ont voté pour rester dans la France.
“Les partisans et les opposants à l’indépendance doivent se rencontrer dans un cadre officiel”, a déclaré Darmanin, appelant les deux parties à faire les compromis nécessaires.
“Sans cela, nous assisterons à un retour à la violence, dont personne ne veut.”
Lors de sa visite, Darmanin a rappelé aux citoyens que Paris était resté favorable au maintien de la souveraineté française sur le territoire du Pacifique.
“Il faut sortir de cette incertitude et garder la Nouvelle-Calédonie en France car c’était la décision du peuple calédonien”, a déclaré Darmanin dans une interview diffusée dimanche soir par la Première chaîne de Nouvelle-Calédonie.
Darmanin doit revenir en Nouvelle-Calédonie en mai, suivi du président français Emmanuel Macron à l’été, en vue de parvenir à un accord sur l’ouverture de l’électorat calédonien.
Sous le Accord de Nouméa de 1998seuls les natifs du territoire ou ceux qui peuvent prouver une décennie de résidence sont autorisés à voter aux élections provinciales.
Les loyalistes réclament depuis longtemps une réforme constitutionnelle, mais les indépendants restent farouchement opposés.