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L’incendie qui a englouti la cathédrale Notre-Dame dans le centre de Paris il y a quatre ans a révélé un secret longtemps caché sur l’emblème de Paris : c’était la première cathédrale gothique dans laquelle des agrafes en fer ont été utilisées comme renforts lors de la construction de ce qui était le plus haut bâtiment de son temps.
Il a fallu la quasi-destruction et le projet de restauration en cours pour permettre à une équipe d’archéologues de découvrir les armatures de fer.
La construction de la célèbre cathédrale au cœur de la capitale française a commencé en 1160 et ne s’est achevée que près d’un siècle plus tard.
En l’absence de plans et de documentation détaillés, les architectes ont longtemps été mystifiés quant à la façon dont leurs homologues médiévaux ont réussi à construire des murs aussi minces à une hauteur alors sans précédent de 32 mètres, et à les faire supporter la structure massive du toit voûté de la cathédrale.
Une étude menée par Maxime L’Héritier, archéologue à l’Université Paris 8montre que les constructeurs ont utilisé jusqu’à 1 000 agrafes en fer pour assembler la structure en flèche.
Thé feu 2019 ont exposé certains de ces renforts auparavant invisibles, tandis que d’autres sont tombés au sol alors qu’ils étaient délogés par la chaleur de l’incendie.
Architecture gothique dynamique
Les agrafes sont de différentes tailles, allant de 25 à 50 centimètres de long, certaines pesant plusieurs kilos.
Ils ont été trouvés dans de nombreuses parties différentes de la cathédrale, y compris dans les murs de la nef, les tribunes du chœur et dans certaines parties de la corniche au niveau du toit.
“Il s’agit de la première utilisation vraiment massive du fer dans une cathédrale gothique, à des endroits très spécifiques”, explique L’Héritier.
Les agrafes en fer ont été utilisées dans la construction depuis l’Antiquité, y compris dans Colisée de Rome et les temples grecs.
Mais dans ces cas, ils étaient simplement utilisés pour maintenir en sécurité de gros blocs de pierre aux étages inférieurs.
Notre-Dame montre une “conception beaucoup plus dynamique de l’architecture”, selon L’Héritier.
Plus de 200 scientifiques font partie des équipes de spécialistes travaillant à la restauration de Notre-Dame, le projet devant s’achever fin 2024.
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