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À la suite du sommet du G7 à Hiroshima, Emmanuel Macron deviendra le premier président français à effectuer un voyage officiel en Mongolie, un pays enclavé entre la Chine et la Russie.
La Mongolie devient de plus en plus dépendante de la Chine pour le commerce, le commerce et les investissements, et on craint que le pays ne se dirige progressivement vers une dictature à parti unique.
“La Mongolie est une petite île de démocratie dans un vaste océan de régimes autoritaires”, a déclaré Enghebatu Togochoc, du Centre d’information sur les droits de l’homme de la Mongolie du Sud, basé à New York (SMHRIC).
Togochoc se dit préoccupé par la suppression par la Chine de l’importante minorité mongole vivant à l’intérieur de ses frontières et a rendu compte de la récente arrestation d’un écrivain dissident Lhamjab Borjiguine.
Borjiguine s’est enfui en Mongolie depuis la Mongolie intérieure, une région chinoise autonome, dans le but d’échapper aux poursuites chinoises.
La Mongolie est un petit pays, c’est un petit îlot de démocratie dans le vaste océan des régimes autoritaires.
Avis d’Enghebatu Togochoc, directeur du Centre des droits de l’homme de la Mongolie du Sud à New York
Enghebatu a déclaré à RFI que la police chinoise avait traversé la frontière vers la capitale mongole Oulan-Bator, arrêté Borjiguineet le ramena en Chine.
La Chine, dit-il, a au fil des décennies privé les Mongols de leur mode de vie nomade traditionnel et est même freiner l’usage de leur langue.
Enghebatu espère que Macron dira au président Ukhnaa Khurelsukh que son gouvernement se rapproche “oo du régime autoritaire de la Chine et qu’en conséquence la Mongolie risque de perdre des alliés dans le monde libre et démocratique.
Le président français Emmanuel Macron effectuera une visite d’Etat les 21 et 22 mai, à l’invitation du président Khuresukh Ukhnaa. Il s’agit d’une visite historique, la première visite d’un président français en Mongolie
— La France en Mongolie 🇫🇷🇲🇳 (@France_Mongolie) 16 mai 2023
Son souhait pourrait être exaucé, car le voyage de Macron fait suite à sa visite au sommet du G7 à Hiroshima, qui voit les sept pays les plus industrialisés du monde fermer un front contre la Russie et la Chine, les deux pays qui entourent la Mongolie.
Selon l’hebdomadaire français Indiquer, quota une source proche de Macron, la France considère cette visite comme un enjeu “géostratégique” important.
La source a décrit la Mongolie comme ayant “un modèle de gouvernement libéral, organisant des élections… et cherchant à diversifier ses partenariats pour mieux traiter avec la Russie et la Chine”.
Présence d’uranium
La présence d’uranium en Mongolie est peut-être plus importante que le maintien d’un pied démocratique entre la Russie et la Chine.
Sébastien Suren, ambassadeur de France en Mongolie, en un entretien avec Le diplomate, a déclaré la Mongolie classée parmi les meilleurs pays du monde avec des gisements d’uranium. La France, qui fait partie des premiers producteurs mondiaux d’énergie nucléaire, a été prêt à aller plus loin et à soutenir la Mongolie.
Lorsque l’excavation commencera, l’uranium sera exporté vers l’une des rares installations au monde capable de fabriquer du combustible à partir du minerai, a déclaré Suren, ajoutant que les entreprises françaises étaient les seules au monde capables de gérer le cycle du combustible nucléaire, y compris la gestion des déchets et du combustible usé.
Cela signifiait qu’ils seraient un choix évident pour la coopération. Non seulement cela pourrait aider à réduire la dépendance de 90% de la Mongolie au charbon, mais cela pourrait également fournir du combustible crucial pour les propres réacteurs de la France.
Macron s’envolera pour Oulan-Bator dimanche pour dîner avec Khurelsukh.
Il visitera également le Musée Gengis Khan, dédié au grand conquérant mongol du XIIIe siècle, qui prêtera une partie de sa collection au Musée d’histoire de Nantes, France, pour une exposition prévue en octobre.