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Le groupe énergétique français EDF a signalé une fissure majeure dans un tuyau de refroidissement d’une centrale nucléaire sur la côte de la Manche. Il s’agit du dernier incident de ce type à affliger le secteur de l’énergie, qui peine déjà à compenser l’indisponibilité du gaz naturel russe.
La compagnie d’électricité a été en proie à des problèmes de maintenance sur des réacteurs vieillissants au cours de l’année écoulée. Des problèmes ont contraint EDF à fermer plus d’une dizaine d’installations pour vérifications et réparations d’urgence.
Le groupe a signalé le mois dernier le dernier “problème grave de corrosion” sur un système de refroidissement d’urgence de son usine de Penly 1 dans le nord de la France, l’un des 16 réacteurs mis hors service au cours des douze derniers mois.
Le rapport est passé largement inaperçu jusqu’à ce qu’il soit rapporté dans les médias français mardi.
La fissure mesure 15,5 cm de long et jusqu’à 2,3 cm de profondeur, couvrant environ un quart de la circonférence du tuyau qui est de 2,7 cm d’épaisseur, l’Autorité de sûreté nucléaire de la France (DSC) a déclaré mardi soir.
Le régulateur a ordonné à EDF de “revoir sa stratégie” face à des problèmes de corrosion qui pourraient avoir des répercussions financières majeures pour l’entreprise publique endettée, ainsi que pour la capacité de production d’énergie de la France.
Le pays, autrefois l’un des principaux exportateurs d’électricité en Europe, a dû importer de l’électricité d’Allemagne et d’autres voisins pendant l’hiver en raison des problèmes de son secteur nucléaire, qui fournit normalement environ 70 % de ses besoins énergétiques.
La fissure de Penly ne présente pas de danger immédiat pour l’environnement ou la vie humaine, a déclaré le régulateur, compte tenu de son emplacement sur un système de canalisations conçu pour être utilisé pour refroidir le réacteur uniquement en cas d’urgence.
“Ce qui est nouveau, c’est la profondeur de la fissure”, a déclaré à l’AFP l’expert en sûreté nucléaire Yves Marignac, conseiller de l’ASN.
La dette d’EDF a gonflé à 64,5 milliards d’euros en 2022, tandis que les pertes se sont élevées à 17,9 milliards d’euros.
(Avec les agences de presse)